Rétro

Perspective

ans de

formation

Editorial

Chers lectrices
et lecteurs,

Depuis sa création, la Chambre de Commerce est restée fidèle à sa mission et ses engagements : défendre les intérêts d’une économie luxembourgeoise prospère, dynamique, attractive et résolument tournée vers l’avenir. Pour y parvenir, notre organisation a fait de la formation un de ses piliers stratégiques. En effet, former demeure une des réponses les plus solides et pertinentes face aux mutations et aux évolutions du monde du travail. Permettre à tout un chacun de gagner en compétences, d’actualiser son savoir et son savoir-faire, c’est permettre l’éclosion des talents, la poursuite de carrières épanouies, c’est assurer la compétitivité de notre pays.

A travers ces dates-clés liées à l’évolution de la formation au sein de la Chambre de Commerce, c’est l’Histoire de notre pays qui se dessine.

Aujourd’hui, de nouveaux défis pointent à l’horizon. Certains sont même déjà là, et bouleversent les codes établis, rebattent les cartes. Avec la digitalisation, un nouveau chapitre s’ouvre, se prolonge avec le télétravail, ou bien plus encore avec l’intelligence artificielle, et trouve un horizon dans la durabilité. Nos métiers vont évoluer, nos façons de les exercer comme de les enseigner évolueront elles aussi. D’ailleurs, les nouvelles générations qui entrent sur le marché du travail ont de nouvelles aspirations, de nouvelles ambitions qu’il faudra entendre et intégrer à nos organisations. Dans une période marquée par la pénurie de talents, la formation permettra aussi d’attirer et de retenir les meilleurs éléments.

En tant que dirigeant d’une entreprise luxembourgeoise, je ne peux que souligner la fonction et la valeur absolument fondamentale de la formation initiale, puis de la formation professionnelle continue dont j’ai moi-même pu bénéficier auprès de la Chambre de Commerce. La formation a guidé, orienté, soutenu toute ma trajectoire professionnelle et continue de le faire. Aujourd’hui, c’est à la fois en tant qu’entrepreneur, Président de la Chambre de Commerce et adhérent de l’Association Progrès du Management (APM) que je m’adresse à vous.

La brochure que vous tenez entre les mains est une rétro-perspective de ces 75 ans au service de la formation. C’est l’occasion de jeter un œil sur le chemin parcouru, de faire le point, tout en restant concentré vers l’avenir, optimiste et clairvoyant.

Nous y donnons la parole aux acteurs de la formation, à celles et ceux qui la pensent, l’exercent ; aux entrepreneurs, responsables des ressources humaines et chercheurs. Nous nous adressons à tous ceux qui connaissent l’importance d’être bien formé pour relever ensemble les défis qui nous attendent. Abordons ces défis comme une opportunité d’acquérir de nouvelles compétences et d’être plus résilients. Aspirons à une ouverture d’esprit renouvelée et, surtout, un grand enthousiasme.

Je vous souhaite une bonne lecture et vous retrouve un peu plus bas pour la première interview.

Fernand Ernster

Président, Chambre de Commerce

Notre engagement

Créer un environnement propice à la formation et au développement des compétences est essentiel pour la compétitivité des entreprises, notamment face à la pénurie de talents, qui constitue l’un des principaux défis de l’économie luxembourgeoise.

La baisse de la disponibilité de la main d’œuvre dans l’ensemble des secteurs d’activités et à tous les niveaux de qualification touche la plupart des pays de l’Union européenne. Dans ce contexte marqué par des environnements de travail en pleine transformation, le Luxembourg mesure l’importance de la formation tout au long de la vie et de l’apprentissage, dans le maintien de l’employabilité. Avec près de 485 000 salariés actifs, le pays, conformément à ses engagements européens et en réponse à l’étude menée par l’OCDE, construit une stratégie permettant d’analyser les besoins en compétences sur le marché du travail et de répondre aux enjeux actuels et futurs.

Face aux défis majeurs liés à l’attraction, la rétention et le développement des talents, la Chambre de Commerce, institution phare de l’économie luxembourgeoise, a mis en place un groupe de travail Talents visant à faire évoluer ses services et initiatives ainsi qu’à enrichir ses revendications. Les recommandations obtenues à l’issu de ce groupe de travail orienteront les actions et priorités de la Chambre de Commerce et lui permettront de contribuer aux travaux du Haut Comité gouvernemental dédié à ces enjeux.

Sensibiliser aux professions dès l’enseignement fondamental et promouvoir le secteur privé

La sensibilisation aux professions dès le plus jeune âge permet de mieux former les futures générations en développant leur intérêt pour l’économie luxembourgeoise et les opportunités professionnelles tous secteurs confondus, qui en découlent. Elle doit donc se faire, dès l’enseignement fondamental, de manière très large et transversale en incluant les différents secteurs économiques, qui sont tous confrontés à l’enjeu « talents » et se poursuivre dans l’enseignement secondaire.

La promotion systématique du secteur privé et des différentes professions doit aller de pair avec une orientation modernisée axée sur les talents et potentialités des jeunes. Une collaboration renforcée avec le monde de l’entreprise permettra au système éducatif de s’adapter aux nombreux défis sociétaux et ce, sous plusieurs aspects. Une adaptation aux évolutions sociétales réclame tout d’abord, des modifications structurelles à apporter au système de recrutement du corps enseignant, afin que des experts du terrain puissent être associés à l’enseignement. En termes de contenus ensuite, les programmes de l’enseignement secondaire doivent être modernisés et se situer au plus proche des réalités, afin de favoriser l’acquisition de compétences transversales.

L’insertion d’une période de stage dans tous les régimes d’enseignement est également nécessaire. Enfin, l’accompagnement des jeunes apporte la garantie d’un enseignement faisant ressortir toutes leurs potentialités. Leur donner de meilleures chances de réussite passe par une orientation de qualité et une multiplication des passerelles entre les régimes et les filières, afin que chacun puisse évoluer en fonction de ses aspirations et exceller dans ses points forts. L’amélioration du système éducatif doit aussi se construire avec une flexibilisation et une simplification du régime d’apprentissage des langues.

La Chambre de Commerce s’investit, à travers le programme Relations Ecole-Entreprise (REE), dans le rapprochement du monde de l’enseignement de celui des entreprises, la promotion de l’entrepreneuriat et du secteur privé en général.

Relations Ecole-Entreprise

Au cours de l’année scolaire 2023-2024

2 003

personnes ont participé au programme Relations Ecole-Entreprise, via 48 événements : 1952 élèves et 51 enseignants

Depuis septembre 2017

8 225

personnes ont bénéficié des initiatives de la Chambre de Commerce visant à favoriser le rapprochement entre le monde de l’enseignement et celui de l’entreprise

Assurer le développement d’un système de formation professionnelle efficace

Telle qu’elle se présente dans l’enseignement secondaire, la formation professionnelle mérite d’être valorisée afin de promouvoir l’apprentissage dans le sens d’une intégration plus prononcée de l’enseignement dual (combinant formation pratique en entreprise et cours théoriques au lycée) sous format concomitant. En effet, ce modèle qui favorise l’employabilité des jeunes est largement réclamé par les entreprises. C’est pourquoi la formation duale doit être développée à tous les niveaux, y compris l’enseignement supérieur, ceci pour donner des perspectives d’évolution aux diplômés de la formation professionnelle.

Pour assurer la pertinence des programmes et leur alignement sur les besoins du marché du travail, il est essentiel que toutes les parties prenantes, au rang desquelles la Chambre de Commerce, maintiennent leur rôle de partenaires équitables dans le développement, l’organisation et la promotion de la formation professionnelle initiale. Un renforcement des échanges impliquant tous les secteurs économiques permet d’adapter et d’ajuster l’offre de formation aux besoins du marché. Les chambres professionnelles pourraient aussi s’impliquer dans la formation professionnelle en cours d’emploi, qui vise à offrir aux personnes déjà en activité des opportunités pour développer ou renforcer leurs compétences dans ce domaine.

L’opportunité d’élargir l’offre de formation nationale par l’apprentissage transfrontalier peut aussi contribuer à la valorisation de la formation professionnelle dès lors qu’un cadre général peut être partagé par l’ensemble des parties prenantes, qu’une coordination des activités menées peut être accrue et qu’une gouvernance est plus affirmée. L’opportunité d’une reconnaissance mutuelle et généralisée des qualifications professionnelles prend alors ici tout son sens.

La Chambre de Commerce s’engage pour un système d’apprentissage de qualité et sa revalorisation.

Formation professionnelle initiale

Au 07.11.2024

1 153

nouveaux contrats d’apprentissage

Au 07.11.2024

2 176

contrats en cours

Au 07.11.2024

3 164

entreprises détiennent le droit de former

Depuis 2016

9 498

nouveaux contrats ont été conclus

Dynamiser la formation professionnelle continue

Avec l’émergence de nouvelles professions et la transformation d’autres, l’actualisation continue des compétences est devenue une nécessité pour stimuler l’innovation et la compétitivité. Aussi, un cadre favorable à la formation tout au long de la vie garantit une meilleure préparation aux évolutions sociétales et aux défis économiques actuels et futurs. En effet, afin d’atteindre les objectifs de l’Union Européenne à l’horizon 2030 en termes de formation, la stratégie nationale pour les compétences, doit se construire sous une approche collaborative avec l’ensemble des acteurs de la formation professionnelle continue.

L’accès à une main d’œuvre qualifiée représentant un enjeu stratégique pour les entreprises, il est essentiel que les dirigeants et leurs collaborateurs soient accompagnés dans le développement et le renforcement de leurs compétences. A ce titre, les aides financières jouent un rôle primordial dans l’incitation des entreprises à avoir recours à la formation. En particulier, le co-financement de la formation en entreprise dans son modèle collectif doit être privilégié et son taux revalorisé. Enfin, la simplification des exigences légales et administratives dans le cadre de la reconnaissance des qualifications professionnelles favoriserait la mobilité professionnelle.

La Chambre de Commerce accompagne les entreprises dans la formation continue des talents pour aborder sereinement l’avenir.

House of Training

Au 31.12.2023

32 674

inscriptions individuelles

3 883

entreprises accompagnées

En 2025

1 400

sont proposées dans 23 domaines d’activités différents

Au 30.09.2024

229 692

inscriptions cumulées depuis sa création en 2015

75 ans en quelques dates-clés

Après la fin de la seconde guerre mondiale, la Chambre de Commerce développe un programme de formation continue pour donner à tous la possibilité de contribuer utilement au redémarrage de l’économie nationale et de mettre à jour les connaissances en langue. Par la suite, le développement de la formation professionnelle a été permanent et s’est considérablement accéléré depuis le début des années 2000. 

Nous vous invitons à découvrir quelques dates clés de cette évolution.

  • 1948

    Instauration d’un cycle régulier de cours de comptabilité pour débutants et de cours de langue française

  • 1977

    Mise en place officielle du service de formation professionnelle de la Chambre de Commerce, la formation ayant toujours été vue par elle comme un pilier essentiel du succès des entreprises.

  • 2004

    Lancement de l’Institut de Formation de la Chambre de Commerce (IFCC), organisme de formation professionnel dédié. Inauguration du nouveau siège de la Chambre de Commerce au Kirchberg avec un centre de formation équipé de matériel de pointe.

  • 2006

    Lancement de la Luxembourg Business Academy (LBA), une unité d’enseignement et de recherche faisant partie de la Faculté de Droit, d’Economie et de Finance qui servit de support et de cadre à la mise en place de plusieurs Masters de haut niveau dans le domaine de l’entrepreneuriat.

  • 2007

    Première rentrée du Master Entrepreneurship and Innovation, à la suite de la collaboration entre l’Université du Luxembourg et la Chambre de Commerce.

  • 2009

    Création de la Luxembourg School for Commerce (LSC)

  • 2015

    Fusion des organismes de formation respectifs de la Chambre de Commerce et de l’Association des Banques et Banquiers Luxembourg (ABBL) – la LSC et l’IFBL –, pour donner naissance à la House of Training.

  • 2016

    Première rentrée de l’Institut Supérieur de l’Économie (ISEC), issu d’un partenariat entre la Chambre de Commerce et la Chambre des Métiers afin de proposer des formations académiques et diplômantes de type bachelor et master à caractère professionnel dans les domaines de la gestion d’entreprise, de l’informatique et de la logistique.

    Lancement de la campagne de promotion de l’apprentissage Win-Win, accompagnée de la mise en place du Talent Check, un bilan de compétences s’adressant aux candidats à l’apprentissage.

  • 2020

    Acquisition par la Chambre de Commerce de la société KeyJob, organisme spécialisé dans les formations en informatique pour mieux accompagner les entreprises dans leurs efforts de digitalisation et de transformation numérique

  • 2022

    Constitution d’une nouvelle entité de formation : HEC Liège Luxembourg, à la suite du rapprochement stratégique entre la Chambre de Commerce et HEC Liège. 

Futur du travail : les talents face aux nouveaux défis du monde de l’entreprise

11 juin 2024

À l’occasion du 75ème anniversaire de la Formation, la Chambre de Commerce a réaffirmé son engagement pour la promotion et le développement de la formation professionnelle dans l’intérêt des entreprises qu’elle représente. Cet événement, en présence de Madame la Ministre Martine Deprez, a exploré la transformation profonde des environnements de travail, les défis pour les entreprises et leurs salariés, ainsi que le rôle crucial de la formation dans une approche centrée sur les talents en entreprise.

Alors que 5 % des professions sont vouées à disparaître complètement, 60 % vont être concernées par l’automatisation des tâches et ainsi faire l’objet de mutations profondes. Pour maîtriser ces changements, il faut abandonner la vision traditionnelle des professions et privilégier une approche centrée sur les tâches, en donnant la priorité au re-skilling. En effet, si les problèmes fondamentaux à résoudre vont rester dans de nombreux domaines, les solutions à apporter via l’IA ne seront plus les mêmes. Il faudra aussi tenir compte de ces facteurs dans l’orientation des jeunes pour éviter de leur infliger une image vétuste des professions.
Daniel Susskind

Contacts

Adresse

Chambre de Commerce
7, rue Alcide de Gasperi
L-2981 Luxembourg-Kirchberg

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